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Le Hamas appelle à une « journée de colère », vendredi, à l’occasion de l’enterrement de son chef, Ismaïl Haniyeh, au Qatar

Le Hamas a appelé à une « journée de colère », vendredi 2 août, à l’occasion de l’enterrement de son chef, Ismaïl Haniyeh, dont le corps est arrivé au Qatar, où il vivait en exil. La veille, le dirigeant politique du mouvement islamiste palestinien a eu droit à des funérailles nationales devant des milliers de personnes, à Téhéran, où il a été tué, mercredi, par une frappe imputée à Israël.
Mardi, c’est le chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, qui est mort dans une attaque revendiquée par l’Etat hébreu. « Israël ne sait pas quelles lignes rouges il a franchies », a lancé, jeudi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, promettant une « riposte inéluctable », dans un discours télévisé prononcé lors des funérailles de M. Chokr. Dans la soirée, le mouvement a annoncé avoir lancé des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël en riposte à une « attaque » israélienne qui a « tué plusieurs civils ».
Israël a par ailleurs confirmé, jeudi, la mort du chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, dans un raid aérien mené le 13 juillet à Khan Younès, dans la bande de Gaza.
Les attaques sur Téhéran et Beyrouth ont ravivé les craintes d’une extension de la guerre à l’ensemble du Moyen-Orient, entre Israël d’une part, l’Iran et ses alliés d’autre part. Le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé, jeudi, que son pays était à un « niveau très élevé » de préparation pour n’importe quel scénario, « tant défensif qu’offensif ». La tension a poussé le Quai d’Orsay à appeler vendredi les Français « qui se trouveraient encore en Iran » à quitter ce pays « au plus tôt ».
Jeudi, des milliers de personnes en deuil, portant des portraits de M. Haniyeh, ont assisté à ses funérailles, dans la capitale iranienne, marquées par des appels à la vengeance. A l’université de Téhéran, le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a récité la prière des morts devant les cercueils de M. Haniyeh et de son garde du corps, couverts du drapeau palestinien. Le président iranien, Masoud Pezeshkian, et le chef des gardiens de la révolution, Hossein Salami, participaient à la cérémonie. Les cercueils ont été transportés dans un camion décoré de fleurs à travers les rues de la ville.
Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué, mercredi, par un « projectile aérien », selon les médias locaux, dans l’une des résidences réservées aux anciens combattants dans le nord de Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d’investiture de M. Pezeshkian. Le New York Times, citant cinq responsables de pays du Moyen-Orient parlant sous le couvert de l’anonymat, a affirmé que M. Haniyeh avait été tué par une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence, protégée par les gardiens de la révolution et faisant partie d’un vaste complexe situé dans un quartier huppé du nord de la capitale iranienne.
Aussitôt après la mort d’Ismaïl Haniyeh, le Guide suprême iranien avait menacé Israël d’un « châtiment sévère ». « Nous mettrons certainement en œuvre l’ordre du Guide », « au bon endroit et au bon moment », a déclaré le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, lors des funérailles.
Les rebelles houthistes du Yémen, eux aussi alliés du Hamas, ont promis, jeudi, une « réponse militaire » à la « dangereuse escalade » provoquée selon eux par Israël.
Selon le New York Times, citant trois responsables iraniens non identifiés, l’ayatollah Khamenei a, lors d’une réunion d’urgence du Conseil suprême de sécurité nationale, mercredi matin, donné l’ordre de frapper directement Israël.
Malgré les appels à la vengeance, plusieurs analystes pensent que la riposte de la République islamique et de ses alliés devrait rester mesurée, afin d’éviter une escalade. « L’Iran et le Hezbollah ne voudront pas jouer le jeu de Benyamin Nétanyahou et lui offrir le prétexte lui permettant d’entraîner les Etats-Unis dans une guerre, a ainsi estimé l’analyste Amal Saad, experte du Hezbollah. Ils essaieront d’éviter une guerre tout en dissuadant fortement Israël. »
Jeudi, le président américain, Joe Biden, a assuré au premier ministre israélien que les Etats-Unis restaient « engagés » pour la sécurité de l’Etat hébreu. Lors d’un entretien téléphonique entre les deux hommes, auquel la vice-présidente, Kamala Harris, a participé, M. Biden a « insisté sur l’importance des efforts en cours en vue d’une désescalade des tensions dans la région », selon un communiqué de la Maison Blanche.
« Le président a réaffirmé son engagement pour la sécurité d’Israël contre toutes les menaces de l’Iran, y compris de groupes terroristes qui agissent par procuration, comme le Hamas, le Hezbollah et les rebelles houthistes », a souligné la présidence américaine.
M. Biden « a discuté des efforts visant à soutenir la défense d’Israël contre les menaces, dont celles de missiles balistiques et de drones », ce qui pourrait passer par « de nouveaux déploiements d’armements défensifs américains », selon la Maison Blanche. Quelques heures plus tard – alors qu’il était sur le tarmac de la base militaire d’Andrews (Maryland) pour y accueillir les prisonniers américains revenus de Russie –, il s’est déclaré « très inquiet » des tensions au Moyen-Orient et a estimé que l’assassinat du chef du Hamas n’avait « pas arrangé » la situation.
Le Monde avec AFP
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